Après l'essor des start-ups françaises dans divers domaines de l'économie à l'image de la santé ou des assurances, le gouvernement souhaite désormais impulser le développement de start-ups dans le secteur de l'agriculture. 

En effet, aujourd'hui les défis sont multiples : renouvellement générationnel, transition agroécologique, adaptation au changement climatique... L'AgriTech et la FoodTech apparaissent alors comme une solution d'avenir.

Dans ce domaine, la France n'est pas en reste. Elle se positionne comme le leader européen en termes de levée de fonds et le cinquième au niveau mondial (562 millions d'euros levés en 2020). Cependant, malgré ces résultats l'AgriTech ne représente que 6 % des fonds levés par les start-ups françaises sur ces six dernières années, selon le rapport présenté par l'association la Ferme Digitale. En effet, les  règles classiques de financement des start-ups sont peu adaptées aux spécificités du monde agricole et agroalimentaire, notamment en raison des cycles végétatifs, des conditions climatiques et des temps longs de mise au point des innovations. Ainsi, le développement des AgriTechs - surtout celles ayant un profil industriel ou travaillant avec le vivant -, est en général plus long que dans les autres secteurs.

Afin « d'initier une dynamique collective » autour de l'AgriTech et de la FoodTech pour accélérer l'innovation « au service de la souveraineté alimentaire », le Ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Julien Denormandie et Cédric O, Secrétaire d'État chargé du Numérique de la République française, ont initié le mouvement « French AgriTech » le 30 août 2021. Visant à allier agriculture et numérique, le projet rassemble 215 start-ups dans l'objectif d'en faire de véritables licornes.

De ce fait, le Salon International de l'Agriculture qui s'est tenu du 26 février au 6 mars 2022 a été l'occasion pour les acteurs de faire un point d'étape.

Dans un premier temps, l'association La Ferme Digitale a été chargée de présenter ses recommandations après avoir dressé un état des lieux des besoins des acteurs du marché. Dans un second temps, le Ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation a annoncé la création du programme « FrenchTech AGRI20 » et la mise en place d'une feuille de route Agriculture et Numérique.

La création du programme « FrenchTech AGRI20 » dédié aux start-ups AgriTech et FoodTech

Bénéficiant à une sélection de 20 start-ups à potentiel, le programme et label « FrenchTech AGRI20 », offre le soutien des services de l'Etat grâce à un réseau de « correspondants French Tech » dans leur développement à l'international, dans le renforcement de leur visibilité ou encore à propos des enjeux réglementaires.

Ce programme concerne les start-ups de l'univers des technologies, maitrisant les innovations industrielles (robotique, équipements connectés, production d'énergie, nouvelles formes d'exploitations agricoles, nouveaux process alimentaires...) et travaillant dans le vivant (génétique, biotechnologies, carbon farming...).

« L'appel à candidatures vise à sélectionner des start-ups proposant des innovations de rupture, que ce soit des services ou des produits, et ayant une capacité à les déployer à grande échelle », précise le ministère qui souhaite intégrer tous les profils économiques.

Son objectif est ambitieux : faire émerger dix licornes françaises dans le secteur. Les promoteurs de l'initiative veulent parvenir à une part de 15% de start-ups agricoles et foodtech au sein du FrenchTech 120, contre seulement deux à l'heure actuelle (Agriconomie et Ynsect).

La mise en place d'une feuille de route Agriculture et numérique pour renforcer la French AgriTech

La feuille de route Agriculture et numérique comprend 7 objectifs :

  1. Renforcer la place du numérique et sa formation dans l'enseignement et le conseil agricoles ;
  2. Mobiliser la R&D agricole sur l'utilisation du numérique pour la transition agroécologique ;
  3. Sécuriser et développer la gestion des données ;
  4. Accompagner les entreprises AgriTech dans leurs processus d'innovation et d'industrialisation ;
  5. Aider les fabricants AgriTech à lever les freins règlementaires ;
  6. Créer de la valeur par le numérique dans la chaine alimentaire ;
  7. Soutenir la French AgriTech pour qu'elle puisse construire les outils dont ont besoin les agriculteurs.

Plus généralement, le gouvernement a défini cinq piliers d'innovation essentiels : faire de la French AgriTech une véritable marque; adapter la réglementation ; améliorer le financement du secteur ; accompagner les entrepreneurs dans leur lancement et leur développement et les aider à expérimenter leurs solutions le plus vite possible. 

Également, le plan d'investissement France 2030 prévoit 2,3 milliards d'euros dédiés à l'agriculture et à la dynamique « French AgriTech ». Tout cela doit avoir pour conséquence d'entrainer une 3ème Révolution agricole permettant de répondre aux besoins de demain.

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