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3 February 2022

Responsabilité décennale des constructeurs

CP
CMS Pasquier Ciulla Marquet Pastor & Svara

Contributor

CMS Monaco is a leading law firm, providing local and international clients with a one-stop shop service for all their legal challenges, both in counselling and litigation. The firm was created in 2009 and is strongly anchored in the Monegasque market and well familiar with its dynamic economy. In 2017 the firm joined CMS, an organisation of independent law firms, composed of 80+ offices in 45+ countries, with over 6,000 lawyers worldwide, making it the only law firm in Monaco with such significant international reach. Today CMS Monaco is composed of 80+ professionals, including five partners (Avocats Associés Monégasques) and over 50 associates, experts in Monegasque law. The firm is structured around seven practice groups: Private Clients, Business Law, Real Estate & Construction, Employment, Banking & Finance, Tax and Criminal law. The teams regularly work together on complex cross-practice cases with high stakes for a large variety of Monegasque and international clients, such as companies of various sect
L'effet interruptif d'une assignation en référé sur la prescription décennale au titre de la responsabilité due par les constructeurs est en France consacré de longue date, depuis la loi n° 85-677 du 5 juillet 1985 dite "Badinter", ...
Monaco Real Estate and Construction

Vers une évolution possible à Monaco ?

L'effet interruptif d'une assignation en référé sur la prescription décennale au titre de la responsabilité due par les constructeurs est en France consacré de longue date, depuis la loi n° 85-677 du 5 juillet 1985 dite "Badinter", et codifiée à l'article 2241 du Code civil français s'agissant d'une application de la position ancienne de la Cour de Cassation.

Alors que les articles 2062 et 2065 du Code civil monégasque reconnaissent le caractère interruptif de la prescription d'une demande en justice, d'un commandement, d'une mesure conservatoire ou d'un acte d'exécution forcée, ils ne spécifient pas expressément si tel est le cas d'une demande en référé. La transposabilité à Monaco de la règle d'interruption adoptée dans un premier temps par les juridictions françaises, puis codifiée pour la première fois à l'ancien article 2444 du Code civil français en ajoutant aux autres causes d'interruption (citation en justice, commandement ou saisie) la citation en référé, se pose donc.

Si les juridictions monégasques ont déjà été amenées à se prononcer sur les conditions d'application de l'interruption du délai de prescription, elles ont pour l'heure constamment précisé que le délai de prescription décennale ne peut être suspendu ou interrompu par une assignation en référé aux fins d'expertises, ni par une ordonnance prescrivant celle-ci, ni par le dépôt du rapport de l'expert1.

A cet égard, la Cour d'appel a eu l'occasion de préciser que seuls sont susceptible d'interrompre le délai de prescription un commandement, une mesure conservatoire, ou un acte d'exécution forcé, de même qu'une demande en justice bien que portée devant une juridiction incompétente2.

Cependant, avec la récente réforme de la procédure civile introduite par la Loi n° 1.511 du 2 décembre 2021 portant modification de la procédure civile, le législateur vient de consacrer la possibilité d'ordonner par voie de requête et de référé des mesures d'instruction in futurum afin de sauvegarder ou d'établir des éléments de preuve avant tout procès.

En particulier, le législateur a entendu conférer à cette mesure un effet suspensif, en précisant que la suspension de la prescription a lieu lorsque le juge fait droit à une demande de mesure d'instruction et se poursuit jusqu'au jour de l'exécution de la mesure d'instruction, concrètement, au moment du dépôt du rapport du technicien.

Dans ces circonstances, il ne peut qu'être recommandé, en présence d'un contentieux né ou à naître à l'effet d'engager la responsabilité décennale d'une ou plusieurs parties, d'apporter une attention toute particulière aux moyens de suspension et d'interruption de la prescription.

Footnotes

1. Cour d'appel 19 février 1974 Hoirs B. c. P., S.I.M H., J. et J. N. et autres.

2. Cour d'appel 26 septembre 2019, Société E.C.M. c. k.AL A.

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