Lorsque Kelly Friedman a commencé en droit, c'était normal qu'elle se retrouve submergée sous les boîtes en carton remplies de documents.

« À mes débuts, quand je demandais à mes clients de m'envoyer leurs dossiers, ils m'envoyaient des documents papier. Des fois, ça tenait en une chemise, des fois c'était plus de 30 boîtes », se remémore-t-elle.

Les choses ont beaucoup changé depuis, et les avocats n'épluchent plus des milliers de documents. La consultation se fait désormais sur ordinateur, et avant la pandémie, les avocats se réunissaient dans une salle de réunion pour discuter de ce qu'ils avaient trouvé.

Ancienne avocate plaidante, Mme Friedman se spécialise aujourd'hui en preuve électronique. C'est elle qui est responsable nationale du service Impulsion Preuve électronique de BLG, une équipe d'experts sur qui vous pouvez compter, quelle que soit la taille de la preuve à examiner. Depuis que BLG a accueilli Mme Friedman en 2018, le cabinet est rapidement devenu un leader en matière de preuve électronique au Canada.

C'est un domaine qu'elle a commencé à explorer il y a 20 ans, durant un congé imprévu. « J'avais bloqué mon calendrier pour un procès qui allait durer trois mois. Puis, une entente est intervenue la veille de l'ouverture. Ça m'a laissé un gigantesque trou dans mon horaire. C'est à ce moment-là que j'ai commencé à étudier la preuve électronique. »

« Après avoir assisté à un congrès aux États-Unis, je me suis impliquée auprès de Sedona Canada, un groupe de travail qui traite des principes et pratiques exemplaires en matière de preuve électronique. Lorsqu'on m'a confié mon premier projet d'envergure, j'étais déjà une experte de la théorie. Je n'avais pas d'expérience pratique, mais c'est un sujet que j'avais creusé pendant des années. »

À l'époque de ce congrès aux États-Unis, le concept de preuve électronique n'avait pas pris racine au Canada. Pour s'informer sur les nouveautés en la matière, il fallait se tourner vers nos voisins du Sud. Si les pratiques de preuve électronique sont aujourd'hui balisées au Canada, c'est grâce au travail de Mme Friedman, d'avocats et de professionnels de Sedona Canada et du Digital Evidence and eDiscovery Committee (qui s'appelait alors l'Ontario e-Discovery Implementation Committee).

« Partout où je travaillais, les associés savaient qu'ils pouvaient compter sur moi pour régler leurs cauchemars de documents électroniques. C'était ça la perception répandue, à l'époque. Les avocats plaidants ne voulaient tout simplement pas relever les nouveaux défis que posaient les renseignements électroniques. Ils se tournaient donc vers moi. »

Les cabinets qui ne pouvaient pas compter sur elle ont été plus lents à adopter les procédures et pratiques exemplaires. Mais tout a changé au début 2010, lorsqu'un renvoi aux principes de Sedona Canada a été ajouté aux Règles de procédure civile de l'Ontario.

« À partir de ce moment, si vous ne respectiez pas les principes de Sedona Canada, en particulier que vous ne vous entendiez pas avec la partie adverse sur la méthode de traitement de la preuve électronique, vous n'obtiendriez pas de dispense du tribunal, explique Mme Friedman.

« Ça a lancé un mouvement. Les cours et les organes de réglementation ont réalisé qu'on ne pouvait plus ignorer la preuve électronique et qu'il fallait l'encadrer. Et l'adoption des principes de Sedona s'est répandue. »

Une dizaine d'années après la réforme en Ontario, la preuve électronique s'est développée à un rythme effréné en ce qui concerne le volume de documents, l'adhésion aux pratiques exemplaires et les avancées technologiques.

« Au début des années 2000, nous nous sommes aperçus qu'on ne vivait plus dans un monde uniquement papier. Il fallait engager des experts pour saisir les données stockées sur des téléphones cellulaires ou des ordinateurs de bureau, par exemple. Les pratiques d'aujourd'hui n'ont rien à avoir avec ce qui se faisait à l'époque. Pendant la pandémie, les techniques de collecte à distance se sont tant perfectionnées qu'il n'est plus nécessaire d'envoyer un expert sur place ou de lui faire parvenir le matériel à examiner. Tout peut se faire à distance. »

Aux dires de Mme Friedman, le volume de données à traiter a crû exponentiellement en raison de la popularisation de l'intelligence artificielle. Mais en contrepartie, l'IA a rendu possible l'analyse de mégadonnées.

« Les plateformes que nous utilisons pour lire, analyser et organiser la preuve se sont tellement améliorées! À l'époque, il fallait numériser les documents pour en faire des images, et comme ça, on pouvait passer d'une page à l'autre dans le logiciel.

« Aujourd'hui, l'IA est partout. Supposons qu'on fait enquête après qu'un lanceur d'alerte a signalé qu'un responsable de l'approvisionnement reçoit des pots-de-vin. On commence par recueillir toutes les communications, c'est-à-dire les SMS, courriels, conversations sur Teams, etc. du suspect, puis on les analyse.

« Qu'est-ce qu'on fait avec toutes ces données? Je commence par la base, avec des mots-clés comme "pot-de-vin". C'est peu probable que ce mot-là ait été utilisé, mais nous avons une fonction d'extension des mots-clés qui permet de relever les mots dont le sens se rapproche de celui de "pot-de-vin", comme cadeau, retour, échange, etc.

« Je peux aussi utiliser l'analyse conceptuelle : je définis un concept, par exemple "quelqu'un reçoit quelque chose en retour d'un traitement préférentiel", puis je demande au système de fouiller les documents pour voir si quelque chose se rapproche de ça. C'est vraiment très poussé. »

La plupart de ces fonctions d'IA et d'analyse des données reposent sur la plateforme infonuagique RelativityOne de BLG.

« La preuve électronique s'impose de plus en plus, indique Mme Friedman. Les technologies font partie de notre quotidien. Nos dossiers doivent être construits sur des faits tirés de renseignements électroniques. Il faut apprendre à recueillir, transformer et analyser les données de façon optimale. »

Si la preuve électronique accuse du retard dans un domaine, c'est probablement celui du prix. Les prédictions en la matière sont difficiles, ce qui complique la vie des clients lorsque vient le temps d'établir un budget. Impulsion Preuve électronique compte innover à ce chapitre en lançant un nouveau barème de prix en janvier 2022.

« J'ai mis au point une grille tarifaire avec un prix de base fixe et un prix qui dépend du volume de données à traiter, explique Mme Friedman.

« Les clients d'Impulsion Preuve électronique sont placés dans une catégorie selon le volume de données, qui détermine le prix de base et le prix mensuel par gigaoctet. Ça permet de savoir combien coûtera le projet sur une année. On ne sait pas forcément combien de temps un dossier donné prendra ni le volume de documents fourni par la partie adverse, mais avec notre grille tarifaire, il y a moins de variables à estimer, ce qui permet d'avoir une meilleure idée des coûts pour l'ensemble de la durée du dossier. »

De plus, Mme Friedman et l'équipe Impulsion Preuve électronique offriront des services à valeur ajoutée grâce à un partenariat établi avec les spécialistes judiciaires de renommée mondiale FTI Consulting.

« En nous associant avec FTI, une entreprise que nous avons soumise à un rigoureux examen, nous signalons à nos clients que nous pouvons mener de main de maître la collecte des données, ce qui est une étape cruciale de tout mandat où figurent des documents électroniques. Nous collaborerons étroitement avec l'équipe de FTI pour optimiser et bonifier les services. À défaut de fonder notre propre laboratoire et notre propre service, FTI est de loin la meilleure option. »

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