Les chemins qui mènent au droit ne sont pas forcément rectilignes, le parcours de Jennifer Santos en est la preuve. Cette Tournaisienne d'origine, née d'un père franco-espagnol et d'une mère belge, n'est pas issue d'une lignée de juristes. Au départ, elle souhaite devenir psychiatre pour s'occuper d'enfants autistes. La perspective du numerus clausus l'en dissuade et elle opte finalement pour le droit qu'elle effectue à l'ULB. «J'avais 17 ans et je visais alors le droit international. Je pensais naïvement que cette spécialisation allait me donner l'occasion de beaucoup voyager !» Elle déchante vite. Son goût pour le droit est encore à venir. «J'avais réussi, mais je voulais changer d'orientation. Devant le refus de mes parents, j'ai continué.» C'est tout à la fin de ses études, alors qu'elle aborde le droit fiscal, qu'elle trouve sa vocation. «Ce domaine m'a plu immédiatement. Dotée d'une logique mathématique, j'ai toujours été intéressée par l'économie.» A la fin de sa dernière année, en 2001, elle décroche un contrat en conseil fiscal chez Arthur Andersen, ce qui lui permet de financer sa spécialisation à l'Ecole supérieure de sciences fiscales en cours du soir. «Lors de ce premier job dans le département corporate tax, j'ai découvert la compliance.» Elle postule ensuite au barreau et effectue son stage avec Pierre-Philippe Hendrickx au cabinet d'avocats Liedekerke. «Il était très exigeant, ce qui m'a permis d'apprendre énormément. Je m'occupais de dossiers complets de A à Z englobant les négociations avec l'administration. Je réalisais aussi des planifications fiscales. J'ai appris l'exigence dans le conseil à fournir, la rigueur, toutes choses pratiques sur la fiscalité, et aussi, très important, à être autonome. Ce métier d'avocat fiscaliste est particulier car nous arrivons après les fiduciaires.» En 2009, après avoir passé sept ans chez Liedekerke, Jennifer Santos suit son ancien maître de stage chez Field Fisher Waterhouse où elle devient associée senior.

Jennifer Santos vient d'être nommée of counsel, une reconnaissance pour la qualité de son travail. «Ce titre est donné à des avocats ayant acquis suffisamment d'expérience et de technicité pour être consultés sur des questions pointues.» Depuis quelques années, la jeune avocate donne cours de fiscalité à la Haute Ecole Paul-Henri Spaak et à l'EPFC. Habitant le Brabant wallon, cette maman consacre un maximum de son temps libre à son petit garçon de 16 mois. «J'ai des journées bien remplies, mais je m'en sors bien.» Ancienne élève du conservatoire de Tournai, elle apprécie évidemment la musique.

Article first appeared in www.trends.be 9 Janvier 2014

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