En discutant avec quelques chercheurs, j'étais surpris d'apprendre à quel point un laboratoire de recherche universitaire ressemblait bien plus à une PME qu'à une tour d'ivoire.

En effet, en plus des tâches d'enseignement, le chercheur se doit de i) faire les démarches pour obtenir des subventions;  ii) faire de la recherche de fine pointe sur le plan international; iii) obtenir des résultats concluant et les publier; et iv) former de la main d'Suvre qualifiée. Bien qu'elles ne soient résumées qu'en seulement quatre points, ces tâches sont assez importantes pour occuper le chercheur plus qu'à 100 % de son temps.

Qu'en est-il des situations où un projet de recherche donne lieu à une invention qui a un fort potentiel commercial ? Est-ce que le chercheur doit lui-même réaliser toutes les étapes menant à la mise en marché de l'invention ?

Considérant que le chercheur est déjà occupé à 100 % et qu'il n'a généralement pas ou peu de connaissances dans la valorisation d'une invention, lui demander d'accomplir lui-même toutes ces étapes est impensable – c'est à ce stade qu'interviennent l'université et les sociétés de valorisation.

Qu'est-ce qu'une société de valorisation vous demandez-vous ? Une société de valorisation est un outil de développement économique créé par le Gouvernement du Québec afin d'appuyer les universités dans l'introduction de leurs nouvelles technologies sur le marché. Plus particulièrement, les sociétés de valorisation « accompagnent le chercheur dans la chaîne de valorisation, de la déclaration d'invention jusqu'au transfert technologique en passant par la maturation technologique. Elles collaborent avec les bureaux de liaison entreprises-université (BLEU) précisément dans la perspective d'introduire les technologies sur le marché »1.

Il y a plus d'une décennie, le gouvernement a créé quatre (4) sociétés de valorisation pour desservir les universités et centres de recherche universitaire québécois : SOVAR , Univalor, MSBi Valorisation et Gestion Valeo.

L'importance des sociétés de valorisation

Les sociétés de valorisation génèrent des retombées considérables pour l'économie du Québec. L'évaluation triennale 2009-2012 des sociétés de valorisation montre par exemple qu'elles ont généré :

  • 311 M$ d'impact économique pour l'économie québécoise grâce aux revenus générés par les licences octroyées aux entreprises, les cessions d'actifs de propriété intellectuelle, les liquidations d'avoirs dans les entreprises dérivées et les investissements induits dans les projets du secteur privé;
  • 199 M$ en richesse nouvellement créée au Québec, sous la forme de subventions et de financement dans des technologies à divers stades de leur développement, d'amélioration de la profitabilité et de la compétitivité des entreprises exploitant les licences de ces technologies et de revenus tirés de leurs services; et
  • 747 emplois dans les entreprises dérivées détenant une licence sur une technologie valorisée ou dans les activités connexes aux projets de valorisation et de commercialisation des résultats de la recherche publique (source : Rapport MDEIE Janvier 2013).

Les chiffres parlent d'eux-mêmes selon Thomas Martinuzzo, Directeur – Développement des affaires et démarrage d'entreprises chez Univalor, qui a partagé ces chiffres lors du programme Parlons Affaires organisé par le Réseau Photonique de Québec (RPQ) dans le cadre de Photonics North, en mai 2014 au Palais des congrès de Montréal.

Il est important de mentionner que ces emplois sont « souvent en haute technologie pour les jeunes qui sortent des universités québécoises et qui visent à avoir une carrière stimulante ici au Québec, et à des conditions supérieures à celles des emplois plus traditionnels », comme affirme Yves Matte de SOVAR.

Lors dudit programme Parlons Affaires, monsieur Xavier Godmaire, président de Laserax – une entreprise innovante dans le domaine de la découpe au laser issue du Centre de recherche en optique photonique (COPL) de l'Université Laval –, attestait du support qu'avait pu leur offrir SOVAR, la société de valorisation associée à l'Université Laval, dans leur processus de démarrage d'entreprise. En effet, monsieur Godmaire mentionnait que SOVAR leur avait appris « à regarder out-of-the-box et à travailler sur la business au lieu de travailler dans la business ».

D'ailleurs, c'est suite à ce programme que m'est venue l'idée de rédiger ce billet au sujet des sociétés de valorisation et de leur importance dans le paysage de la recherche québécoise.

Du nouveau pour la valorisation de la recherche au Québec

Récemment, nous apprenions l'arrivée de la nouvelle société de valorisation Aligo Innovation. Ce nouveau joueur, résultant du regroupement des sociétés Gestion Valeo et de MSBi Valorisation, s'occupera de desservir l'Université McGill, l'Université Concordia, l'Université du Québec à Montréal (UQAM), l'Université de Sherbrooke, l'École de Technologie Supérieure (ÉTS), l'Université du Québec à Rimouski (UQAR), l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), l'Université du Québec en Abitibi Témiscamingue (UQAT), l'Université du Québec en Outaouais (UQO), l'Université Bishop's ainsi que leurs hôpitaux et centres de recherche affiliés.

Le regroupement des activités de valorisation dans les trois sociétés de valorisation, Aligo Innovation, SOVAR et Univalor, est un modèle plus efficace qui contribuera au développement économique du Québec par la mise en marché de technologies universitaires, ce qui génèrera des retombées commerciales et sociales pour la communauté au cours des prochaines années.

La recherche accessible au public via eValorix

Je vais terminer ce billet en discutant de la plateforme de partage du savoir eValorix. Depuis 2012, cette plateforme permet au public de se procurer des produits numériques issus de la recherche universitaire à faible coût.

Bien qu'eValorix soit l'initiative d'Univalor, la plateforme eValorix est appuyée par les autres sociétés de valorisation qui sont partenaires stratégiques et est ouverte à toutes les institutions francophones de l'Europe et de l'Afrique du Nord. À ce jour, eValorix compte plusieurs partenaires dont l'école École Polytechnique de Montréal, le HEC Montréal, le Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM), l'Université de Montréal (UdeM) et l'Université Laval, entre autres.

Je vous invite à aller y jeter un Sil, vous pourrez y trouver une quantité impressionnante de document dont, par exemple, une étude de cas sur la stratégie de la société GlaxoSmithKline en prévision à l'expiration de son portefeuille de brevets par le Centre de cas HEC Montréal et une application pour tablette électronique (i-MEC fr) destinée à l'évaluation et à l'intervention auprès des individus souffrant de troubles neurologiques acquis.

Qui sait, peut-être trouverez-vous le document dont vous aviez besoin ?

Norton Rose Fulbright Canada LLP

Norton Rose Fulbright is a global legal practice. We provide the world's pre-eminent corporations and financial institutions with a full business law service. We have more than 3800 lawyers based in over 50 cities across Europe, the United States, Canada, Latin America, Asia, Australia, Africa, the Middle East and Central Asia.

Recognized for our industry focus, we are strong across all the key industry sectors: financial institutions; energy; infrastructure, mining and commodities; transport; technology and innovation; and life sciences and healthcare.

Wherever we are, we operate in accordance with our global business principles of quality, unity and integrity. We aim to provide the highest possible standard of legal service in each of our offices and to maintain that level of quality at every point of contact.

Norton Rose Fulbright LLP, Norton Rose Fulbright Australia, Norton Rose Fulbright Canada LLP, Norton Rose Fulbright South Africa (incorporated as Deneys Reitz Inc) and Fulbright & Jaworski LLP, each of which is a separate legal entity, are members ('the Norton Rose Fulbright members') of Norton Rose Fulbright Verein, a Swiss Verein. Norton Rose Fulbright Verein helps coordinate the activities of the Norton Rose Fulbright members but does not itself provide legal services to clients.

The content of this article is intended to provide a general guide to the subject matter. Specialist advice should be sought about your specific circumstances.